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Ndar Panafrican Street Food Festival

Dernière mise à jour : 21 janv. 2022

Par Jeanne Thérèse Fatou DIOUF, Louise Oulimata MARENA, Mouhamadou Mansour NDONG, Dieynaba SARR, Mariama SEYDI.


Les lampions se sont éteints sur la première édition du Saint-Louis’ Panafrican Street Food Festival. Mais l’histoire continue, car elle ne fait que commencer. Placé sous le double signe de la célébration de figures et de discours emblématiques de la cause panafricaine d’une part, et, d’autre part, de reconquete urgente de la souveraineté continentale, le festival a été l’occasion de campagnes de sensibilisation, mais aussi de moments importants d’échanges et de débats autour de la devise de l’événement : faire de l’alimentation une arme décoloniale.

Au regard de la très belle mobilisation à l’Université Gaston Berger et à Gandiol, on peut dire que le pari tenu par le Groupe d’Action et d’Étude Critique (GAEC-AFRICA), en partenariat avec l’association Hahatay de Gandiol, le réseau Humanities Accross Border (HaB) et une vingtaine d’associations de ressortissants de pays de la sous-région, a été gagné : amener la communauté à repenser la question de la décolonialité en Afrique, en payant attention aux enjeux des systèmes alimentaires en général, et de l’alimentation de rue en particulier.


Retour sur les trois journées.

Vendredi 10 décembre

Il est 11h00. Les volontaires du GAEC-AFRICA ont pris d’assaut les voisinages de la Cafétéria universitaire, lieux de passages obligés pour maints allers et retours entre le campus social et le campus pédagogique. C’est la première fois que les volontaires du GAEC mènent une telle opération coup de poing à l’université : interpeller, discuter et distribuer de la documentation, en quelques heures seulement, à des milliers d’étudiants. Même si ce ne fut pas facile, comme le diront, plus tard, la plupart des volontaires, il reste qu’à la fin l’exercice fut salutaire pour nous. Beaucoup d’étudiants découvraient notre Groupe pour la première fois et étaient curieux de qui nous sommes et de notre message qui parle de décolonialité et d’alimentation de rue. Pour nous cela a été donc un moment d’apprentissage dans le partage de nos idées, mais aussi une occasion d’inviter nos camarades à nous rejoindre.


Le temps des étudiants est précieux, surtout le vendredi et surtout à 13h00 ! Il faut manger rapidement, aller à la Grande Prière et retourner en salles de classe. Cela donne quelques réticences dans les interactions, mais on fait avec et, dans la plupart des cas, la persévérance finit par payer et offrir de jolis moments. Ce qui semblait si invisible devenait tout d’un coup si essentiel. Ce que l’on ne pensait que comme aliments devenait tout d’un coup une occasion de se reconnecter avec des mémoires et avec des problèmes politiques et sociaux. Codou, une étudiante venue nous voir confie : « Dans mon village, nos parents cultivent du riz, de l'arachide entre autres aliment, mais, ils n’ont pas d’assistance de la part de l'État ». Les officiels du ministère de l’agriculture n’acquiesceraient pas, mais peu importe. L’essentiel est ailleurs. Pour nous, ce que Codou nous a dit, nous l’entendons surtout comme l’engagement des paysans sénégalais pour nourrir la nation d’une part, et d’autre part leur rôle dans l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire dont nous avons si vitalement besoin.

Une belle journée donc. Le soir, nous sommes retrouvés de nouveau. Certains camarades avec qui nous avions bavardé le matin sont venues nous rejoindre. C’est d’une telle gentillesse. Ces petits gestes nous touchent et nous encouragent. La mission de la soirée ? Aider les techniciens à installer les tentes et le podium pour le lendemain. Pour beaucoup c’est le point d’orgue du Festival.


Samedi 11 décembre


Les communautés participantes sont au rendez-vous. Elles sont le Togo, le Mali, le Burkina Faso, le Niger, la Mauritanie, le Bénin, le Gabon, la Côte d’Ivoire et le Sénégal. La musique bat son plein. Les visiteurs déambulent de stands à stands… La curiosité n’est pas feinte et les explications sont généreuses. Cuisines du Sahel et de la zone forestière de la sous-région. Sauces, céréales, laitages sous toutes les coutures sont là. Un patrimoine sans fin. De stand à stand, de dégustation à dégustation, on se laisse surprendre. Les visages expriment tous les états. Tantôt on aime et en redemande, et tantôt la cause semble moins entendue. Mais aucune déception ne dure longtemps, car c’est le choix qui manque le moins.



Le « Ceebu Jën » a mobilisé une foule immense. Chez les Halpulaars, cossam, niérébouna, laciiri sont à l’honneur. Chez les Sérères, c’est plutôt le thiéré mboum et le mbaxal saloum, tandis que chez leurs cousins Diolas, les amateurs de Etodiay se bousculent. Les classiques n’ont pas été que ces plats bien connus, mais aussi toutes les formules, selon la bourse, de petit-déjeuner, de goûter et même de dîner, servies aux petits coins des rues ou devant les maisons : pain-thon, pain-accaras, pain-ndambé, pain-fataya avec de la mayonnaise... Au stand du Gabon, riz et sauce aux feuilles de Manioc sont l’attraction, tandis qu’au Bénin Atassi plus friture et touffou attendent les invités. Au stand de la Mauritanie, du Maro besmeti est servi, tandis qu’au Togo une sauce tomate aux poissons accompagne une pâte à base de maïs. Le Burkina n’est pas en reste, au menu Gapal, Faro et poulet flambé. Le Niger voisin a sorti le Malkou da massa et le kalshi. Du Fiini à base de fonio et du Farii à base de haricot sont dans le bol, du côté du Mali, tandis que la Côte d’Ivoire a battu pavillon avec une Soupe du pêcheur accompagné d’attieké, avec à côté de la Banane et de l’igname bouillie au poisson braisé.

Patrimoine sans fin. Fait toutefois observer, Madame Salimata Wade, invitée et panéliste, Madame Salimata WADE que la réflexion ne devrait pas se limiter sur l’exposition ou la valorisation de sa culture. Il est important d’aborder sa finalité, dit-elle. Elle semble avoir été bien entendue. Les visiteurs ne s’arrêtent pas que devant les mets.



L’exposition panafricaine résiste. Les visiteurs prennent leur temps, ils lisent et regardent ces visages qui leur sont familiers, Lumumba, Cabral, Sankara, mais aussi ils découvrent d’autres histoires, d’autres noms. Shaka Sankofa, injustement accusé et battu avant d’être exécuté le 22 juin 2000 au Texas.

Peinture et graffiti sont au rendez-vous aussi. Traces pour l’avenir. Deux artistes-peintres et deux graffitistes sont au travail. Ils balancent et agencent des couleurs et des lignes, des motifs et des messages.



Pour nous, tout ce bonheur et toute cette ambiance, tous ces échanges, tous ces désirs de découverte et tous ces décibels dans l’air, cela a proprement le goût d’une page d’histoire. Une histoire en train de s’écrire avec nous, par nous et pour nous, tous ensemble, au-delà des drapeaux qui flottent ici et là. Les talibés sont là. Ils demandent à faire partie de la fête. Et Paco, au micro central, est sans concession. De toute la journée à tard dans la soirée, il a accompagné le public et la prestation des artistes-chanteurs et rappeurs, mais aussi des troupes de théâtre.



La fatigue se lisait sur les visages au milieu de la nuit, mais avec le sentiment du devoir accompli. Ceux qui étaient venus sont repartis contents. Les derniers volontaires rangent les affaires. On lève le camp. Demain on part à Gandiol, à une vingtaine de kilomètres de la région de Saint-Louis.


Dimanche 12 décembre. Le troisième jour de festivité est placé sous les auspices d’un forum autour des enjeux d’une alimentation bonne, saine et juste, avec les contributions attendues et remarquées de femmes transformatrices, de nutritionnistes, d’universitaires, de chefs cuisiniers, de bajenu gox, d’Écogarde, et de la communauté panafricaine. Ces retrouvailles organisées sans protocole ni présidium ont été riches partages.



Pour Seydou Ba, Chef cuisinier, la question du grammage est centrale. Il a centré son propos sur la lutte contre les excès dans la consommation des produits alimentaires et qui sont susceptibles de mener à des complications sanitaires. Pour lui, une bonne alimentation est celle qui est mesurée. Pour Fatou Kholl d’Écogarde et bajenu Gox de son état, la priorité est dans la transmission de la culture gastronomique africaine aux jeunes qui doivent être initiés aux connaissances, vertus et possibilité des produits du terroir. En tant qu’écogarde, elle rappelle aussi l’importance d’adopter un comportement responsable vis-à-vis de la nature qui constitue en quelque sorte notre premier et notre ultime recours. Auparavant, Saer Diallo, nutritionniste, est revenu sur quelques chiffres clés et inquiétants. 40% de la population sénégalaise souffrirait d’hypertension artérielle. Le diabète ne fait pas moins de ravage. C’est pratiquement un saint-louisien sur deux qui serait diabétique. Les taux de prévalence extrêmement élevé des maladies chroniques non transmissibles semblent ainsi révéler une urgence sanitaire nationale dont, en grande partie, la prise en charge passe par une réforme des habitudes alimentaire. Bathé Boye transformatrice, à son tour, n’a pas manqué de souligner la qualité des efforts qui sont réalisés dans le domaine de la transformation des produits alimentaires et d’inviter les sociétés africaines à s’y intéresser davantage. Pour Muhamad Bâ, économiste, la réforme des habitudes de consommation alimentaire peut avoir un effet direct et conséquent sur la structure du déficit de la balance commerciale au Sénégal. L’extraversion de notre système de production et de consommation est un pilier du sous-développement a confié Ba à l’Assemblée. De son côté, Salimata Wade a insisté sur l’importance d’actions de diagnostics prospectifs à promouvoir. Elle a indiqué que la transformation alimentaire est une option incontournable pour lutter contre la faim, mais aussi libérer les femmes et leur garantir du temps pour faire autre chose. Revenant sur les débats Abdou Seck a insisté sur le tournant crucial auquel se situe les systèmes alimentaires en Afrique. Il souligne qu’il y a autant de raisons de craindre l’avenir que de le regarder avec espoir et, qu’en conséquence, tout dépendra des choix stratégiques qui seront les nôtres aujourd’hui. Soit continuer à acheter sur les marchés globalisés et très lointains des services alimentaires et donc prendre le risque de se retrouver périodiquement dans des pénuries comme celles que l’Europe a rencontré au début de la pandémie de la Covid-19, soit préserver les ceintures vertes à la périphérie de nos villes et soutenir les petits producteurs et revendeurs, bref préserver les chaînes très courtes qui vont du jardin à l’assiette. Par ailleurs, revenant sur la question de l’alimentation de rue, il a donné l’exemple de l’Asie en invitant les participants à relever le défi d’en faire un secteur attractif et porteur de chaines de valeurs.

Pour finir, l’assemblée a été conviée à un bon repas fait à base de patte d’arachide et de riz plus connu en wolof sous le nom de « Daxin ».


Jeanne Thérèse Fatou DIOUF, Louise Oulimata MARENA, Mouhamadou Mansour NDONG, Dieynaba SARR, Mariama SEYDI.


 

Ndar Panafrican Street Food Festival


By Jeanne Thérèse, Fatou DIOUF, Louise Oulimata MARENA, Mouhamadou Mansour NDONG, Dieynaba SARR, Mariama SEYDI.


The lanterns of the first edition of the Pan-African Street Food Festival of Saint-Louis are off. But the story continues, because it have just started. With the double objective of celebrating emblematic figures and speeches of the Pan-African cause, on the one hand, and reconquering urgently our continental sovereignty on the other, the festival was the scene of awareness campaigns, as well as of important moments of exchanges and debates around the motto of the event: to turn food into a decolonial weapon.


Given the excellent mobilization at the Université Gaston Berger and in Gandiol, we can declare that the challenge taken up by the Group for Critical Action and Study (GAEC-AFRICA), in partnership with the Hahatay association of Gandiol, the Humanities Accross Border (HaB) network and some twenty associations of nationals of the sub-region, was met: to make the community rethink the question of decoloniality in Africa, paying attention to the problems of food systems in general, and street food in particular.


Flashback on the three days.

Friday, December 10th


It is 11:00 am. The volunteers of GAEC-AFRICA took by storm the surroundings of the university cafeteria, inevitable transit point for many goes and backs between the social campus and the pedagogical campus. This is the first time that GAEC volunteers have carried out such an operation at the university: questioning, discussing and distributing documentation, in only a few hours, to thousands of students. Although it was not easy, as most of the volunteers would later say, the truth is that in the end the exercise was salutary for us. Many students were discovering our group for the first time and were curious about who we are and about what we mean by decoloniality and street food. For us it was a time of learning in sharing our ideas, but also an opportunity to invite our peers to join us.


Students' time is a precious good, especially on Fridays and especially at 1:00 pm. We have to eat quickly, go to the Friday prayer and return to the classrooms. This leads to some reluctance in the interactions, but we managed as best we could and, in most cases, perseverance ends up paying off and offers beautiful moments. What seemed so invisible suddenly became essential. What was thought to be just food suddenly became an opportunity to reconnect with memories and with political and social issues. Codou, a student who came to see us, revealed: "In my village, our parents grow rice, peanuts and other food, but they don't receive any help from the state." The Ministry of Agriculture officials would probably disagree, but it doesn't matter. The issue is elsewhere. For us, what Codou told us, we understand it above all as the commitment of Senegalese farmers to feed the nation, on the one hand, and their role in achieving the food self-sufficiency we so badly need, on the other.


A beautiful day. In the evening, we met again. Some colleagues with whom we had chatted in the morning came to join us. How kind. These small gestures touch us and encourage us. The evening's mission? To help the technicians set up the marquees and the podium for the next day. For many of us, that was the crowning of the Festival.


Saturday, December 11

The participating communities are there. They are Togo, Mali, Burkina Faso, Niger, Mauritania, Benin, Gabon, Ivory Coast and Senegal. The music is in full swing. Visitors go from one stand to another.... Curiosity is not hidden and explanations are not lacking. Sahelian and forestal area cuisines of the sub-region. Sauces, cereals and dairy products of all kinds are on display. An endless heritage. From stand to stand, from tasting to tasting, visitors let themselves be surprised. The faces say it all. Sometimes the food is liked and one asks for more; sometimes the matter seems to be not so clear. But no disappointment lasts long, because there was no lack of choice.


The céebu jén mobilized a huge crowd. Among the Halpulaars, the dishes cossam, niérébouna, laciiri were honored. Among the Seereers, cere mbum and mbaxal saalum were preferred, while among their Joola cousins, etoje lovers were in a hurry. The classics were not only these well-known dishes, but also all the formulas, depending on the purse, for breakfast, snack and even dinner, served on the street corners or in front of the houses: tuna bread, bread-accaras, bread-ndambé, bread-fataya with mayonnaise... At the Gabonese stand, rice and cassava sauce are the attraction, while in Benin, atassi plus frying and touffou await the guests. At the Mauritania stand, maro besmeti is served, while in Togo a tomato sauce with fish accompanies a corn-based paste. Burkina is not missing out, with gapal, faro and flambé chicken on the menu. Neighboring Niger has brought out malkou da massa and kalshi. Fonio-based fiini and bean-based farii are in the bowl from Mali, while Ivory Coast has flown the flag with a fisherman's soup accompanied by attieké, with banana and boiled yam alongside braised fish.


An endless heritage. Mrs. Salimata Wade, guest and panelist, noted however that the reflection should not be limited to the exposure or enhancement of each culture. It is important to address its purpose, she said. She seems to have been well heard. Visitors don't merely stop for the food.


The Pan-African exhibition resists. Visitors take their time, read posters and observe these familiar faces, Lumumba, Cabral, Sankara, but also discover other stories, other names. Shaka Sankofa, wrongfully accused and beaten before being executed on June 22, 2000 in Texas.


Paintings and graffiti are also part of the program. Traces for the future. Two painters and two graffiti artists are performing. They sway and mix colors and lines, patterns and messages.


For us, all this joy and all this atmosphere, all these exchanges, all this desire to discover and all these decibels flying in the air, have the taste of a page of history. A history that is written with us, by us and for us, all together, beyond the flags that wave here and there. The taalibés are there. They want to be part of the party. And Paco, the master of ceremony at the microphone, is without concession. From the beginning of the day until late at night, he accompanies the audience as well as the performances of the singers, rappers and theater groups.

Around the middle of the night, one could see fatigue on faces, but with the feeling of duty accomplished. Those who had come went back home happily. The remaining volunteers packed up. We dismantle the camp. Tomorrow we leave for Gandiol, a village aroundtwenty kilometers away from Saint-Louis city.


Sunday, December 12.


The third day of festivities is framed under a forum on the challenges of good, healthy and fair food, with the expected and outstanding contributions of women transformers, nutritionists, academics, cooks, neighborhood referents bàjjen gox, eco-guards and the Pan-African community. These meetings, organized without protocol or presidium, were an enriching sharing experience.

For the chef Seydou Ba, the question of grammage is crucial. He focused on the fight against excesses in the consumption of alimentary products, which can lead to health complications. For him, a good diet is the one that is measured. For Fatou Kholl, an eco-garde and bàjjen gox, the priority is to transmit African gastronomic culture to young people, who must be initiated in the knowledge, virtues and possibilities of local products. As an eco-guardian, she also reminds us of the importance of adopting a responsible attitude towards nature, which is our first and last resource. Previously, nutritionist Saer Diallo reviewed some key and worrying figures. Forty percent of the Senegalese population suffers from high blood pressure. Diabetes is no less alarming. Nearly one out of every two inhabitants of St. Louis have diabetes. Therefore, the very high prevalence rates of chronic NCDs seem to reveal a national health emergency that, to a large extent, can be addressed by reshaping eating habits. Bathé Boye, a food processor, highlighted the quality of the efforts made in the field of food processing and invited African societies to show more interest in it. For economist Muhamad Bâ, the reform of food consumption habits can have a direct and consequent effect on the structure of Senegal's trade balance deficit. The extraversion of our production and consumption system is a pillar of underdevelopment, he declared. Salimata Wade insisted on the importance of promoting forward-looking diagnostic actions. She indicated that food processing is an essential option to fight hunger, but also to free women and guarantee them time to do other things. Back to the discussions, Abdourahmane Seck insisted on the crucial turning point where the African food systems find themselves. He stressed that there is as much reason to fear the future as to look at it with hope, and that, consequently, everything will depend on the strategic choices we make today. We can either continue to buy food services from distant, globalized markets and thus run the risk of periodic shortages like the one Europe experienced at the beginning of the Covid-19 pandemic, or we can preserve the green belts on the outskirts of our cities and support small-scale producers and retailers, ultimately preserving the very short chains that run from the garden to the plate. In addition, returning to the topic of street food, he gave the example of Asia and invited participants to take up the challenge of turning it into an attractive sector that creates value chains.

At the end, the assembly was invited to a good meal made with peanut paste and rice, better known in Wolof as "daxin".



Jeanne Thérèse Fatou DIOUF, Louise Oulimata MARENA, Mouhamadou Mansour NDONG, Dieynaba SARR, Mariama SEYDI.



 

Ndar Panafrican Street Food Festival

Festival de Comida Callejera Panafricana de Ndar


Por Jeanne Thérèse Fatou DIOUF, Louise Oulimata MARENA, Mouhamadou Mansour NDONG, Dieynaba SARR, Mariama SEYDI.


Se han apagado los farolillos de la primera edición del Festival de Comida Callejera Panafricana de Saint-Louis. Pero la historia continúa, porque no ha hecho más que empezar. Con el doble objetivo de celebrar figuras y discursos emblemáticos de la causa panafricana, por un lado, y, por otro, reconquistar urgentemente la soberanía continental, el festival fue ocasión de campañas de sensibilización, así como de importantes momentos de intercambios y debates en torno al lema del evento: hacer de la alimentación un arma decolonial.


A la vista de la excelente movilización en la Universidad Gaston Berger y en Gandiol, podemos decir que el reto asumido por el Grupo de Acción y Estudio Crítico (GAEC-AFRICA), en colaboración con la asociación Hahatay de Gandiol, la red Humanities Accross Border (HaB) y una veintena de asociaciones de nacionales de la subregión, fue superado: hacer que la comunidad se replantee la cuestión de la decolonialidad en África, prestando atención a los problemas de los sistemas alimentarios en general, y de la comida callejera en particular.


Repaso de las tres jornadas.


Viernes 10 de diciembre

Son las 11:00 am. Los voluntarios del GAEC-AFRICA han asaltado las inmediaciones de la cafetería de la universidad, lugar de paso obligado entre el campus social y el campus educativo. Es la primera vez que los voluntarios del GAEC llevan a cabo una intervención de este calibre en la universidad: interrogar, debatir y distribuir documentación, en pocas horas, a miles de estudiantes. Aunque no fue fácil, como dirían después la mayoría de los voluntarios, lo cierto es que al final el ejercicio fue muy beneficioso para nosotros. Muchos estudiantes descubrían nuestro grupo por primera vez y sentían curiosidad por saber quiénes somos y por nuestro mensaje sobre la decolonialidad y la comida callejera. Así pues, para nosotros fue un momento de aprendizaje al compartir nuestras ideas, además de una oportunidad para invitar a nuestros compañeros a unirse a nosotros.

El tiempo de los estudiantes es un bien preciado, especialmente los viernes y sobre todo a las 13 horas. Hay que comer rápido, ir a la Gran Oración y volver a las aulas. Esto hace que haya cierta reticencia en las interacciones, pero nos apañamos como pudimos y, en la mayoría de los casos, la perseverancia acaba dando sus frutos y ofrece bonitos momentos. Aquello que parecía tan invisible se convirtió de repente en algo esencial. Lo que se creía que era sólo comida se convirtió súbitamente en una oportunidad para volver a conectar con los recuerdos y con las cuestiones políticas y sociales. Codou, una estudiante que vino a vernos, nos confió: “En mi pueblo, nuestros padres cultivan arroz, cacahuetes y otros alimentos, pero no reciben ninguna ayuda del Estado”. Los funcionarios del Ministerio de Agricultura no estarían de acuerdo, pero no importa. La cuestión es otra. Para nosotros, lo que nos dijo Codou lo entendemos sobre todo como el compromiso de los agricultores senegaleses de alimentar a la nación, por un lado, y por otro su papel en la consecución de la autosuficiencia alimentaria que tanto necesitamos.


Una hermosa jornada. Por la noche, nos reunimos de nuevo. Algunos compañeros con los que habíamos charlado por la mañana vinieron a unirse a nosotros. Qué amabilidad. Estos pequeños gestos nos conmueven y nos animan. ¿La misión de la noche? Ayudar a los técnicos a montar las carpas y el podio para el día siguiente. Para muchos es el broche de oro del Festival.


Sábado 11 de diciembre


Las comunidades participantes están ahí. Son Togo, Malí, Burkina Faso, Níger, Mauritania, Benín, Gabón, Costa de Marfil y Senegal. La música está en pleno apogeo. Los visitantes van de un puesto a otro... La curiosidad no se esconde y las explicacionesno faltan. Cocinas del Sahel y de la zona forestal de la subregión. Se exponen salsas, cereales y productos lácteos de todo tipo. Un patrimonio infinito. De puesto en puesto, de cata en cata, uno se deja sorprender. Las caras lo dicen todo. A veces gusta y se pide más, y otras veces el asunto parece no estar tan claro. Pero ninguna decepción dura mucho tiempo, porque lo menos es la falta de opciones.

El céebu jén movilizó a una gran multitud. Entre los Halpulaars, los platos cossam, niérébouna, laciiri son los protagonistas. Entre los Seereers, fueron el cere mbum y el mbaxal saalum, mientras que entre sus primos Joola, los aficionados al etoje se apresuraron. Los clásicos no eran sólo estos platos tan conocidos, sino también todas las fórmulas, según el presupuesto, para desayunar, merendar e incluso cenar, que se servían en las esquinas o delante de las casas: pan de atún, pan-accaras, pan-ndambé, pan-fataya con mayonesa... En el puesto de Gabón, el arroz y la salsa de yuca son la atracción, mientras que en Benín, el atassi más la fritura y el touffou esperan a los invitados. En el puesto de Mauritania se sirve maro besmeti, mientras que en Togo una salsa de tomate con pescado acompaña a una pasta a base de maíz. Burkina no se queda atrás, con gapal, faro y pollo flambeado en el menú. El vecino Níger ha sacado el malkou da massa y el kalshi. Malí tiene en su haber un fiini a base de fonio y un farii a base de judías, mientras que Costa de Marfil ha enarbolado la bandera con una sopa de pescadores acompañada de attieké, con plátano y ñame hervido junto a pescado estofado.


Un patrimonio interminable. Sin embargo, la Sra. Salimata Wade, invitada y panelista, señaló que la reflexión no debe limitarse a la exposición o a la valorización de su cultura. Es importante abordar su propósito, dijo. Parece haber sido bien escuchada. Los visitantes no se detienen sólo ante la comida.

La exposición panafricana resiste. Los visitantes se toman su tiempo, leen y contemplan estas caras conocidas, Lumumba, Cabral, Sankara, pero también descubren otras historias, otros nombres. Shaka Sankofa, acusado injustamente y golpeado antes de ser ejecutado el 22 de junio de 2000 en Texas.


La pintura y los grafitis también están en el programa. Trazos para el futuro. Dos pintores y dos grafiteros están trabajando. Balancean y mezclan colores y líneas, estampados y mensajes.


Para nosotros, toda esta alegría y todo este ambiente, todos estos intercambios, todas estas ganas de descubrir y todos estos decibelios en el aire, tienen todo el sabor de una página de la historia. Una historia que se escribe con nosotros, por nosotros y para nosotros, todos juntos, más allá de las banderas que ondean aquí y allá. Los taalibés también están. Quieren formar parte de la fiesta. Y Paco, al micrófono central, es implacable. Desde el comienzo de la jornada hasta bien entrada la noche, acompañó al público y la actuación de los cantantes y raperos, así como a los grupos de teatro.

El cansancio se veía en las caras en plena noche, pero con la sensación del deber cumplido. Los que habían venido se fueron contentos a casa. Los últimos voluntarios recogen las cosas. Levantamos el campamento. Mañana salimos hacia Gandiol, a unos veinte kilómetros de la región de Saint-Louis.


Domingo 12 de diciembre.


El tercer día de festejos se articula en torno a un foro sobre los retos de una alimentación buena, sana y justa, con las esperadas y destacadas aportaciones de mujeres transformadoras, nutricionistas, académicos, cocineros, referentes de barrio bàjjen gox, eco-gardes y la comunidad panafricana. Estos encuentros, organizados sin protocolo ni presidio, fueron enriquecedores para compartir.

Para el chef Seydou Ba, la cuestión del gramaje es fundamental. Se centró en la lucha contra los excesos en el consumo de productos alimenticios, que pueden provocar complicaciones en la salud. Para él, una buena dieta es aquella que se mide. Para Fatou Kholl, de profesión bàjjen gox y ec-ogarde, la prioridad es transmitir la cultura gastronómica africana a los jóvenes, que deben ser iniciados en el conocimiento, las virtudes y las posibilidades de los productos locales. Como ecoguardia, también nos recuerda la importancia de adoptar una actitud responsable hacia la naturaleza, que es nuestro primer y último recurso. Anteriormente, el nutricionista Saer Diallo repasó algunas cifras clave y preocupantes. El 40% de la población senegalesa sufre de hipertensión arterial. La diabetes no es menos devastadora. Casi uno de cada dos habitantes de San Luis tiene diabetes. Las elevadísimas tasas de prevalencia de las enfermedades crónicas no transmisibles parecen pues revelar una emergencia sanitaria nacional que, en gran medida, puede afrontarse reformando los hábitos alimentarios. Bathé Boye, transformadora de alimentos, destacó la calidad de los esfuerzos realizados en el ámbito de la transformación de alimentos e invitó a las sociedades africanas a interesarse más por ella. Para el economista Muhamad Bâ, la reforma de los hábitos de consumo de alimentos puede tener un efecto directo y consecuente en la estructura del déficit de la balanza comercial de Senegal. La extraversión de nuestro sistema de producción y consumo es un pilar del subdesarrollo, dijo Ba en la Asamblea. Por su parte, Salimata Wade insistió en la importancia de promover acciones de diagnóstico con visión de futuro. Indicó que la transformación de los alimentos es una opción esencial para luchar contra el hambre, pero también para liberar a las mujeres y garantizarles tiempo para hacer otras cosas. Volviendo a los debates, Abdourahmane Seck insistió en el punto de inflexión crucial en que se encuentran los sistemas alimentarios en África. Subrayó que hay tantas razones para temer el futuro como para mirarlo con esperanza, y que, en consecuencia, todo dependerá de las decisiones estratégicas que tomemos hoy. Podemos seguir comprando servicios alimentarios en mercados globalizados y lejanos y correr así el riesgo de sufrir periódicamente una escasez como la que vivió Europa al principio de la pandemia de Covid-19, o podemos preservar los cinturones verdes de las afueras de nuestras ciudades y apoyar a los pequeños productores y minoristas, en definitiva, preservar las cortísimas cadenas que van del huerto al plato. Además, volviendo a la cuestión de la comida callejera, puso el ejemplo de Asia e invitó a los participantes a asumir el reto de convertirlo en un sector atractivo que cree cadenas de valor.


Para terminar, se invitó a la asamblea a una buena comida a base de pierna de cacahuete y arroz, más conocida en wolof como "daxin".


Jeanne Thérèse Fatou DIOUF, Louise Oulimata MARENA, Mouhamadou Mansour NDONG, Dieynaba SARR, Mariama SEYDI.

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